Nuria LLORENTE BELDA

Doctorante en Linguistique/Civilisation Britannique
Cotutelle avec l'université de Turin (Italie)
Courriel : Nuria.Llorente-Belda@univ-smb.fr

Cette thèse est financée par une bourse d'actions Marie Skłodowska-Curie, cofinancée par la Commission européenne et réalisée dans le cadre du programme doctoral national d'études sur la paix (Peace Studies), coordonné par Roma La Sapienza.

Équipe de recherche :
Axe 2 : Interactions entre État et individu
Thématique 2 : Liberté d'expression

Direction de thèse : Emma Bell (USMB) et Massimiliano Demata (Università degli studi di Torino)

Titre : La politisation des frontières et la construction de l’identité
The Politisation of Borders and the Shaping of Identity

Mots-clefs : Migration, frontières, identité, discours politique, analyse critique du discours

Résumé :
Ces dernières années, dans le contexte de la montée des partis populistes de droite, les frontières sont devenues un instrument politique permettant de renforcer les frontières entre les groupes internes et externes (Bernhard et al., 2023). Ces partis capitalisent sur la peur, désignant les immigrés comme des délinquants, des sympathisants du terrorisme et une menace pour la culture, les valeurs et l’identité nationales (Hart, 2011). Par conséquent, les frontières sont renforcées et étendues dans le but de créer un sentiment de sécurité – illusoire. Le Royaume-Uni constitue un exemple intéressant de ces tendances, qui se sont particulièrement accentuées lors des débats ayant conduit au référendum sur le Brexit. Malgré les efforts du Royaume-Uni pour mettre en œuvre des contrôles aux frontières plus stricts susceptibles de freiner l’immigration, « la migration nette a fortement augmenté après le Brexit », en particulier celle des nouveaux arrivants en provenance de pays non européens (Observatoire des migrations, 2024). Ces mesures ​​ont été largement inefficaces. Le discours anti- immigration représente une menace pour l’harmonie sociale, créant des divisions à l’intérieur et au-delà de la territoire nationale (HCDH, 2023). Cette thèse propose d’analyser des contre-discours qui définissent les frontières comme étant dynamiques, ouvertes et inclusives, ce qui peut promouvoir la tolérance, la diversité et les droits humains.
Ce projet applique une approche interdisciplinaire, combinant des outils de recherche de la linguistique, de la science politique et de la sociologique pour étudier les récits positifs sur les migrants au Royaume-Uni. Il vise, premièrement, à comprendre la dynamique de la politisation des frontières et, deuxièmement, à étudier les stratégies discursives employées par les acteurs politiques ainsi que les finalités politiques, l'impact et la signification du discours dans le débat sociopolitique britannique. L'analyse se concentre sur trois partis politiques qui ont explicitement adopté une position pro-immigration ; c'est-à-dire le Parti national écossais, le Parti vert et Plaid Cymru. Le corpus sera composée de discours politiques, de politiques et d'entretiens semi-structurés avec des acteurs politiques clés. Étant donné que la plupart des recherches sur la politisation des frontières se sont principalement intéressées au populisme de droite (à quelques exceptions près, par exemple Nicolson & Korkut, 2021), ce projet cherche à combler cette lacune en examinant les récits politiques pro-migration.

In recent years, following from the rapid growth of right-wing national populist parties, borders have become a political instrument to buttress boundaries between in- and out-groups (Bernhard et al., 2023). These parties capitalize on fear, pointing at immigrants as triggers of criminality, terrorist sympathizers and a threat to national culture, values and identity (Hart, 2011). Consequently, borders are reinforced and extended for the purpose of creating an -illusiory-sense of security. The UK serves as an interesting example of these trends, which were
particularly accentuated during the debates leading to the Brexit referendum call. Despite the UK’s efforts to implement stricter border controls that may curb immigration, the latest report shows that ‘net migration increased sharply post-Brexit’, particularly by newcomers from non-European countries (Migration Observatory, 2024). Data showed that their measures -at least, for the time being- have been largely ineffective. However, these narratives still wreck social harmony, confronting people, demarcating identities and promoting harmful attitudes between different groups, within and beyond their national territories (OHCHR, 2023). That is why, there is a need to explore counter-narratives, alternative ways that frame borders as dynamic, open and inclusive which in turn may promote tolerance, diversity and human rights.
This project applies an interdisciplinary approach, combining linguistics, politics and sociology research tools to study positive narratives about migrants in the UK landscape. It aims, firstly, to understand the dynamics of border politicization and, secondly, to study the discursive strategies employed by political actors along with the political ends, impact and significance of the discourse in the current socio-political debate in the UK. The analysis focuses on three political parties which have explicitly adopted a pro-immigration stance; that is, the Scottish National Party, the Green Party and Plaid Cymru. The corpus collection will consist of political speeches, policies and semi-structured interviews with key political actors. Given that most research on border politicization has predominantly paid attention to right-wing populism (with some exceptions e.g., Nicolson & Korkut, 2021), this project seeks to fill the gap by looking at pro-migration political narratives.