GIRIBUOLA Aurora

Doctorante en Littératures comparées
Cotutelle avec l'Université de Turin (Italie)

Courriel :aurora.giribuola@univ-smb.fr et aurora.giribuola@unito.it

Direction de thèse : Silvia D'Amico (USMB) et Paola Cifarelli (Université de Turin)

Intitulé : Les traductions d'Homère en italien et en français à la Renaissance: corpus numérique, analyses et interprétations
Homer's translations in Italian and in French during the Renaissance: digital corpus, analysis and interpretations

Mots-clés : Traduction, Homère, Renaissance, Humanités Numériques
Translation, Homer, Renaissance, Digital Humanities

Résumé : Le projet de thèse concerne les traductions d'Homère à la Renaissance pour comprendre comment les hommes du XVIe siècle intègrent ou modifient les textes originaux de l'Iliade et de l'Odyssée. Les parties les plus intéressantes correspondent toujours aux points dans lesquels les traducteurs restent moins fidèles à la source : à cette époque, traduire c'était plutôt une interprétation libre des textes et ces derniers changent pour s'approcher de la culture et de l'univers des lecteurs. Par exemple, les traducteurs ont réduit les interventions des dieux pour donner un espace de plus en plus important aux idées et à l'autodétermination des hommes, qui se trouvent au centre en tant que seuls responsables de leurs actions dans la culture et la littérature européenne de l'Humanisme et de la Renaissance.
Pendant mon doctorat j'étudie, en particulier, la réception et les choix de traduction par rapport aux épithètes, aux répétitions et aux formules fixes qui sont typiques du style oral homérique, pourtant ils ne sont pas si proches de la culture écrite du XVIe siècle. Ils étaient des outils nécessaires pour aider la mémoire des aèdes qui devaient réciter beaucoup de vers par cœur, mais ils ont perdu d'importance au moment où l'Iliade et l'Odyssée ont été mises par écrit. En traduisant les textes homériques il faut aussi considérer le rapport avec la langue grecque qui vient d'être re-découverte après la chute de l'Empire romain d'Orient et de l'arrivée des intellectuels byzantins en Europe: le grec doit encore trouver sa place à côté du latin, tout comme Homère doit attendre pour être considéré un modèle au même niveau que Virgile et son Enéide, mais grâce aux premiers cours de langue, aux traductions et aux commentaires le chemin pour la compréhension et l'étude de ces textes va s'ouvrir petit à petit.
Dans mon étude je constitue un corpus de textes qui comprend des traductions partielles qui doivent être étudiées et analysées à partir de l'Iliade et de l'Odyssée grecques et à partir des versions latines du XVIe siècle (Lorenzo Valla et Francesco Griffolini en prose et Andrea Divo en vers) quand les traducteurs ne connaissent pas la langue d'Homère. En plus, il faut observer comment la France et l'Italie ont des façons différentes de s'adapter aux mots et à la culture des héros épiques, d'utiliser leurs connaissances pour “traduire” le monde d'Achille et d'Ulysse à la Renaissance.
Après les études comparatives de toutes les traductions, au sein de la même langue et dans les relations bilingues aussi, un moment important de ma recherche sera la création d'un corpus numérique et d'un outil qui interroge les textes à travers les compétences acquises dans les Humanités Numériques. Je prendrai en tant que modèles de mon travail le Projet Hyperprince de Jean-Claude Zancarini et le Projet Odysseus de Marianne Reboul afin de réaliser un environnement accessible au grand public et aux chercheurs qui veuillent l'utiliser pour d'autres analyses, tout comme les traducteurs de la Renaissance voulaient que de plus en plus de personnes avaient accès au texte homérique lors de l'invention de l'impression à caractères mobiles par Gutenberg.