Lilia BELLUCCI

Doctorante en langue et littératures italiennes (CNU 14)

Titre de la thèse : Un cas unique du XXe siècle européen. Expressivité et silences dans l'alphabet de la renaissance de Anna Maria Ortese.

Mots-clés : Ortese, études de genres, Littérature italienne, XXe siècle, Roman, Iguane

Direction de thèse
- Cristina Vignali De Poli (LLSETI) - cristina.vignali-de-poli@univ-smb.fr 
- Gaetano Lettieri (Université di Roma)- gaetano.lettieri@uniroma1.it

Résumé du projet de thèse: Le but du doctorat est de reconstruire le code herméneutique et expressif, conçu par l’écriture, dans une pensée apocalyptique, pour le comparer à la recherche de la pensée féminine contemporaine. Ortese a rejeté la confiance dans le logos, dans la Loi avec laquelle l’homme voulait contrôler le désordre troublant, créant ainsi une relation miroir avec la réalité dans une auto-représentation contraignante. Le féminin et l’animal sont ainsi devenus le dangereux surplus. Le retiré apparaissait comme l’autre chose dont la raison fuyait, mais qui contenait en elle-même une nouvelle herméneutique de la vie. Repenser Anna Maria Ortese se traduit aujourd’hui par un raisonnement sur l’écriture comme un processus déconstructif, comme une exposition à la vérification de la pensée rationnelle, comme une pratique de génération / régénération dans un récit apocalyptique d’abord de soi-même. La femme-écrivain-bête s’offre comme une nouvelle idée du genre, ou de l’humanité, ou mieux encore de l’universalité, comprise comme conscience générative : la féminité transversale et désorientante, multi-espèces et a-temporelle, qui appartient au sentiment avant de savoir, à l’amour avant de dominer, à l’attente avant de commencer.

Résumé du projet de thèse en anglais: The aim of the PhD is to reconstruct the hermeneutic and expressive code, conceived by writing, in apocalyptic thought, to compare it with the search for contemporary feminine thought. Ortese rejected trust in logos, in the Law with which man wanted to control disturbing disorder, thus creating a mirror relationship with reality in a constraining self-representation. The feminine and the animal have thus become the dangerous surplus. The withdrawn appeared as the other thing whose reason was leaking, but which contained in itself a new hermeneutic of life. Rethinking Anna Maria Ortese today translates into a reasoning about writing as a deconstructive process,as an exposure to the verification of rational thought, as a practice of generation/regeneration in an apocalyptic narrative first of oneself. The woman-writer-beast offers herself as a new idea of gender, or humanity, or better still of universality, understood as generative consciousness: transversal and disorienting femininity, multi-species and a-temporal, which belongs to feeling before knowing, to love before dominating, to waiting before starting.