Florie VARITILLE

Doctorante en histoire médiévale à l'université Paris 1
Agrégée d’histoire
florie.varitille-sevat@etu.univ-paris1.fr
 
Sujet de thèse : « De la tutelle provençale à la tutelle savoyarde. Gouvernement, communautés urbaines et pouvoirs princiers en pays niçois (v.1330-v.1460) »
 

Directeurs de thèse (en codirection) : M. Olivier Mattéoni (LaMOP, Paris 1) et M. Laurent Ripart (LLSETI, U. Savoie Mont Blanc).

Ce travail de thèse propose une étude des communautés du pays niçois des années 1330 à la décennie 1460. Il s’agit d’analyser les relations entre pouvoirs princiers et cités à un moment de changements politiques majeurs : troubles sous le règne de Jeanne Ire dans la seconde moitié du XIVe siècle, guerre de l’Union d’Aix (1382-1387) et passage du territoire compris entre Nice et Barcelonnette, jusque-là sous contrôle des comtes de Provence, entre les mains des Savoyards (la « Dédition » de Nice de 1388). Ces différentes tutelles permettent une comparaison des modalités de domination des villes et d’interroger la solidité et les transformations des institutions communales face aux soubresauts politiques.
Dans un premier temps, le travail sur les relations entre communautés urbaines et pouvoirs princiers sous la dynastie angevine en Provence indique une forte intégration des grandes villes, dont Nice, au gouvernement du comté. Les troubles du règne de Jeanne Ire et de la guerre de l’Union d’Aix dans la deuxième moitié du XIVe siècle confèrent une plus grande liberté d’action des villes, qui prennent part à la vie politique à travers les états de Provence. La transposition de cette problématique à la période savoyarde répond à un autre modèle : le contrôle d’abord lointain des comtes de Savoie s’affirme et se construit entre les années 1420 et 1460. La production écrite urbaine témoigne de la gestion par les communautés de ces changements de domination, notamment par la rédaction de cartulaires.
L’importance numérique des archives des tutelles princières permet d’aborder le poids des administrations et de leurs officiers, tant du point de vue des modalités d’échanges (envoi de messagers princiers aux cités, réception des anciens privilèges urbains…) que de la place occupée par les agents du comte dans la vie locale. La périodisation choisie permet une mise en perspective des dominations provençale et savoyarde.
Enfin, le dernier thème interroge la capacité d’action des communautés et de leurs membres face à ces deux tutelles politiques. Les conseils urbains savent mobiliser les institutions nécessaires pour négocier avec le pouvoir princier : ils peuvent avoir recours aux réunions de chefs de famille, aux assemblées locales des états à l’échelle de la viguerie ou encore envoyer des représentants aux états de Provence ou de Savoie. Ce dialogue établi par voie institutionnelle peut néanmoins être rompu, ou redéfini, par les révoltes qui émaillent les XIVe et XVe siècles en Provence orientale. Les troubles internes à la ville remettent en cause l’équilibre des pouvoirs dans la cité (critique par les habitants de leur conseil urbain) et peuvent se doubler d’une rébellion face à la domination princière, souvent en réponse au durcissement du contrôle comtal. La documentation offre parfois les noms des meneurs et permet dès lors d’interroger les choix de certains acteurs, à organiser une opposition ou à collaborer avec les pouvoirs princiers, en vue de leurs propres intérêts. 
Grâce à ces trois axes, nous nous proposons de développer des analyses centrées sur l’existence d’une présence princière aux caractéristiques étatiques en Provence orientale et d’interroger les concepts d’État provençal et d’État savoyard, à la lumière des historiographies italienne et française. Ce travail se double d’un questionnement sur la représentation spatiale que ces acteurs ont de la Provence orientale et sur la vision portée sur toute la période par ses habitants. Enfin, le point central de cette thèse correspond à une recherche sur l’élaboration documentaire, de la construction d’un arsenal écrit par les communautés urbaines comme par les pouvoirs princiers pour gérer ses rapports de domination.

Publications

Articles de revues avec comité de lecture


- Grévin Benoît et Varitille Florie, « Mémoire municipale et culture notariale : le cartulaire doré de Digne », Provence historique, 259 (2016), p.217-238.

Compte-rendu de soutenance


- Compte-rendu de la soutenance d’Anne Chiama, Les cathédrales et la mort en Provence (XIIe-XIVe siècle), Université Jean Monnet de Saint-Etienne, le 19 novembre 2018 ; paru dans la Revue d’histoire de l’Eglise de France, tome 105 (n°254), janvier-juin 2019, p.192.

Communications ayant donné lieu à la mise en ligne du texte


- « De la naissance d’un gouvernement urbain à la fixation de l’écrit délibératif. Digne, fin XIVe-début XVe siècle », communication à la journée d'études Les registres de délibérations urbains au Moyen Age : le « Midi » en questions, Aix-en-Provence, Université d’Aix-Marseille (25 novembre 2016) [En ligne : https://regidel.hypotheses.org/189].
- « En nombre suffisant ? La participation des conseillers au gouvernement urbain à Nice (1454-1457) », communication réalisée lors de la journée d’études Au travers des registres, la délibération, organisée par TELEMMe (Aix-en-Provence, 12 octobre 2018) [En ligne : https://regidel.hypotheses.org/1210]. 

Participation à des programmes de recherche


- 2016-2019 : Collaboration au carnet Hypothèses REGIDEL, pour la veille scientifique dans le cadre du programme de recherche « Les registres de délibérations. La voix des assemblées » porté par le laboratoire TELEMMe (CNRS - Université Aix-Marseille) : https://regidel.hypotheses.org/.
- 2018-2020 : Participation à la base de données collaborative des officiers angevins Prosopange, élaborée lors de l’ANR Europange (2014-2018) : https://angevine-europe.huma-num.fr/ea/fr.
- 2019-2020 : Collaboration à l’opération de fouilles du site de Saint-Pierre 2 (Thorame-Basse), étude des textes et travail post-fouille (Centre Camille-Jullian, Université Aix-Marseille) : http://ccj.cnrs.fr/spip.php?article2243


Diffusion de la recherche
 

- Participation à l’émission de radio Fréquence médiévale animée par William Blanc, intitulée « Nice au Moyen Age » (n°106) [En ligne : http://www.frequencemedievale.fr/].
- Intervention à une table ronde intitulée « Aux sources du pouvoir : Ecrire la domination dans l’Italie médiévale (XIe-XVe siècles) », dans le cadre du « Lab Jeunes chercheurs » des Rendez-vous de l’Histoire de Blois, 12 octobre 2019 (présentation avec Guilhem Dorandeu, Louise Gentil et Philippe Lefeuvre).