Commune : Thonon-les-Bains
Département : Haute-Savoie
Responsable d’opération : Sidonie Bochaton, MCF université Toulouse 2-Jean Jaurès
Histoire du prieuré de Montjoux
Le prieuré de Montjoux à Thonon-les-Bains est mentionné pour la première fois et indirectement lorsque son prieur, Pierre Duvillard, reconnaît en 1386 tenir en fief du comte de Savoie plusieurs propriétés dans la ville neuve de Rives-sous-Thonon, fondée dans le dernier quart du XIIIe siècle par le comte Philippe de Savoie. Le très bon état de conservation des archives permet de savoir que c’est à partir des années 1320 que le prévôt Guillaume de la congrégation des chanoines réguliers du Mont-Joux (aujourd’hui prévôté du Grand-Saint-Bernard, en Suisse) achète des propriétés voisines situées au bord du Léman : une première maison carrée (« domus quadrata ») en 1321, une seconde (« casa quadrata ») en 1326, une troisième maison « devant la grande maison » en 1330 et enfin deux fermes en 1336. En 1339, les chanoines déclarent être propriétaires de quatre maisons à Rives. S’agissait-il dès l’origine de fonder un nouveau prieuré ? Ou doit-on y voir la conséquence de l’envoi de frères pour gérer le domaine grandissant ? On l’ignore ; cependant, les chanoines sont à une date inconnue en capacité de relier ces maisons les unes aux autres et de former ainsi une propriété unifiée située entre le lac, la voie publique et une maison forte accolée aux remparts. Dès 1404, le prieuré est devenu la résidence favorite du prévôt Hugues d’Arces. Malgré l’invasion bernoise de Thonon au XVIe siècle, le prieuré reste une propriété du Mont-Joux. Il bénéficie de restaurations au XVIIe siècle. En 1752, il est retiré à la prévôté et transféré à l’ordre des Saints-Maurice-et-Lazare. Vendu au comte Janus de Sonnaz, il est nationalisé au moment de l’invasion française de la Savoie à la fin du XVIIIe siècle. Le XIXe siècle voit un atelier de potier y être installé ; c’est ensuite la plâtrière d’Armoy qui en fait un dépôt de plâtre jusqu’au début du XXe siècle. Redevenu privé, il est finalement cédé à la commune de Thonon-les-Bains en 1999. Il doit prochainement être transformé en musée de ville.
Le chantier archéologique
Dans la continuité des chantiers-école de l’abbaye d’Entremont à Glières-Val de Borne et de la chartreuse de Melan à Taninges, ce chantier permettra de former les étudiantes et les étudiants de l’université Savoie Mont Blanc à la pratique de l’archéologie.
L’objectif de cette opération archéologique pluriannuelle est triple :
- mieux connaître la topographie du site avant la création du prieuré, c’est-à-dire les propriétés de la ville neuve de Rives achetées à partir des années 1320, et l’évolution architecturale du site jusqu’à l’époque moderne,
- mieux valoriser l’ancien prieuré grâce aux nouvelles données historiques et archéologiques, notamment dans la perspective de la création du futur musée de ville de Thonon-les-Bains,
- former la prochaine génération d’archéologues à la fouille, au dessin, à la photographie et au conditionnement du matériel découvert.
Les financeurs
Cette opération bénéficie du soutien de la Fondation Ceffa pour l’étude de l’histoire suisse, de la commune de Thonon-les-Bains, du Géoparc Chablais UNESCO (SIAC), de l’université Savoie Mont Blanc et du laboratoire LLSETI, ainsi que de l’université Toulouse 2-Jean Jaurès.
