La question de la migration est aujourd’hui considérée comme un enjeu central de la politique contemporaine, souvent associée à la montée des nationalismes. Partout en Europe, il y a eu un durcissement progressif de la politique migratoire, notamment de la part des gouvernements en quête de légitimité qui n’ont pas hésité à instrumentaliser les peurs à des fins politique. Ces dernières années on a témoigné de la mise en place de lois de plus en plus strictes d’accès à la citoyenneté, un renforcement des contrôles de l’identité aux frontières et à l’intérieur des pays, voire la criminalisation des migrants ou « crimmigration », à savoir la fusion du droit pénal et du droit de l’immigration.

En parallèle, les organisations humanitaires ont eu du mal à réagir face à l’ampleur du problème. Elles sont nombreuses à chercher à apporter de l’aide aux migrants pour monter des dossiers juridiques complexes, pour accéder aux services sociaux dont le logement, ou pour apprendre le français. Subissant parfois une restriction des financements publics et, dans certains cas extrêmes, menacées d’être criminalisées elles-mêmes, elles peinent à apporter les bonnes réponses à ces personnes en danger.

Ces journées d'études auront pour but principal de chercher à comprendre l’interaction entre ces enjeux politiques et la réponse humanitaire aux migrations. Elles se focaliseront tout particulièrement sur les organisations humanitaires comme intermédiaires entre les migrants et l’État, s’inscrivant ainsi dans les problématiques étudiées par l’axe 3 du laboratoire LLSETI (l’individu face à l’État) et notamment dans l’équipe 3(1) « Langues, cultures, mouvements de populations » qui examine les phénomènes liés à l’exil et à la migration : http://www.llseti.univ-smb.fr/web/llseti/679-axe-3.php.

Programme JE l'ordre public contre l'action humanitaire ?