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Séminaire EXILS
Mercredi 16 avril 2025
17h – 19h
Campus de Jacob-Bellecombette
salle 911 
 
► ou sur Teams : lien

Avec
Ana Belén Soto Cano:
Xénographies et voix d’exil au féminin pour témoigner de l’expérience totalitaire au Cambodge

Diego Muñoz Carrobles :
Exil, déplacement ou identité en mouvement ? Diana Filippova et Polina Panassenko face à la double appartenance franco-russe

Flyer :  Fichier pdf
 

Présentation des interventions

Ana Belén Soto Cano:

Xénographies et voix d’exil au féminin pour témoigner de l’expérience totalitaire au Cambodge

Cette intervention se penche sur les récits de femmes ayant vécu l’exil cambodgien, en les abordant à travers le prisme des xénographies — un concept qui permet d’explorer la manière dont l’altérité et l’identité hybride prennent forme dans les témoignages littéraires consacrés à l’expérience du régime totalitaire des Khmers rouges. De 1975 à 1979, le Cambodge a été plongé dans l’une des périodes les plus sombres de son histoire, marquée par la terreur instaurée par le régime de Pol Pot, durant lequel environ deux millions de personnes ont péri dans les camps de travail, les exécutions arbitraires, la famine et les purges.
À partir des écrits de Denise Affonço, Chantal Ang, Chansocthoni Delange-Hean, Claire Ly et Méas Pech-Métral, toutes issues de la diaspora cambodgienne francophone, il s’agit de comprendre comment l’exil, vécu comme une épreuve à la fois extrême et traumatique, devient aussi un espace propice à la réflexion sur l’identité, l’appartenance culturelle et la mémoire collective. Leurs œuvres portent la mémoire de cette violence politique et idéologique, et témoignent de la manière dont les femmes ont survécu, résisté, puis reconstruit leur vie loin de leur terre natale.
L’approche comparative de leurs textes permet de dégager les stratégies narratives que ces autrices mettent en œuvre pour raconter, à la fois sur un mode intime et collectif, leur expérience du génocide et leur reconstruction identitaire en contexte diasporique. Cette étude vise ainsi à enrichir notre compréhension de la littérature féminine transnationale, tout en apportant un éclairage nouveau sur les enjeux contemporains liés aux identités hybrides, aux héritages traumatiques et aux récits de survivance dans les parcours d’exil.

Diego Muñoz Carrobles : 

Exil, déplacement ou identité en mouvement ? Diana Filippova et Polina Panassenko face à la double appartenance franco-russe

Cette communication propose une réflexion critique sur la pertinence actuelle de la notion d’exil, à travers l’analyse de deux écrivaines françaises d’origine russe : Diana Filippova et Polina Panassenko, et de leurs ouvrages respectifs De l’inconvénient d’être russe et Tenir sa langue. Dans ce dernier, Panassenko raconte comment elle a repris possession de son prénom russe, Polina, longtemps francisé. Filippova, quant à elle, interroge la complexité de son rapport à la culture russe dans un contexte géopolitique tendu.
Si leurs démarches diffèrent, ces deux autrices partagent plusieurs traits : elles sont issues de la même génération, ont grandi dans des milieux cultivés, et explorent leur identité multiple à travers l’autofiction. En mobilisant les notions d’exil, de déplacement et d’identité mouvante, cette étude s’intéresse à la manière dont leur positionnement entre deux langues et deux cultures les pousse à se réinventer sans cesse.
Le climat politique actuel en Russie accentue la complexité de leur situation : assumer pleinement leur origine russe peut entraîner une forme de stigmatisation, tandis qu’en critiquer ouvertement le régime risque de les placer dans une posture d’exil contraint. Cette réflexion vise ainsi à repenser la notion d’exil, afin de mieux appréhender les trajectoires hybrides et transnationales de ces nouvelles voix littéraires franco-russes.