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Séminaire Didactique des langues-cultures :
« Portraits de plurilingues : de l’école à la littérature »
avec Clara Mortamet (Université Jean Monnet Saint-Étienne) et Anne-Sophie Morel (LLSETI),
 
Jeudi 27 avril 2023
15h00-17h00
Bâtiment 5 - Salle 502 – Campus de Jacob-Bellecombette
 
 
Organisation : LLSETI, Axe 2, thématique 1
Coordination : Raphaële Fouillet (MCF, LLSETI), Anne-Sophie Morel (MCF, LLSETI) et Maude Vadot (MCF, LLSETI)

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Clara Mortamet
Dessiner les langues
La recherche présentée associe langue(s) et art(s) visuel(s). Elle repose sur une collaboration entre une artiste et une sociolinguiste. L’un des points de départ est le travail d’Eva Tornow, dont les « portraits-calligrammes d’élèves fictifs » prennent appui sur des propos entendus dans un collège d’éducation prioritaire. Ce travail offre, au-delà d’une simple représentation de la diversité langagière dans l’institution, une façon de conceptualiser l’espace de discours qu’est un collège.
Nous avons repris cette idée de conceptualiser, à travers le portrait, la diversité langagière, mais en augmentant ces œuvres des discours des acteurs sur leurs langues. Nous avons travaillé avec 28 enfants et collégiens issus de quartiers populaires, pour certains allophones. Avec ces « portraits de plurilingues », nous rejoignons les expériences de dessins réflexifs (Molinié, 2009), à ceci près qu’ici le dessin est guidé par l’artiste et sa technique, et que l’objectif est d’exposer ces œuvres ainsi que des extraits de discours. La richesse linguistique apparait à travers le nombre de langues évoquées (27), mais aussi les dizaines de façons d’en parler et de les dessiner.

Anne-Sophie Morel
« Entre deux territoires, entre deux langues, entre deux mémoires ». Étudier des écrivains plurilingues en classe de Français Langue Étrangère
Parce qu’elle offre des expériences propres à renforcer la conscience subjective des apprenants, en tant qu’apprenants d’une langue étrangère, mais aussi, plus largement, en tant qu’autres, la littérature est un outil de médiation, d’accès à la découverte de l’autre et de soi. C’est cette médiation interculturelle que favorise la littérature que nous souhaiterions explorer, en considérant plus particulièrement les récits des écrivains « migrants » plurilingues (Mathis-Moser, Mertz-Baumgartner, 2012).
Vivant ou ayant vécu entre plusieurs langues, ayant écrit en plusieurs langues dont le français, ces auteurs mettent au jour dans leurs récits la complexité de leur position « entre-deux » et de la construction de soi dans cet espace inédit. Ces passages d’une langue à l’autre, d’une frontière à l’autre, les poussent à interroger leur rapport aux langues et l’imaginaire qui leur est attaché, leur intrication avec l’Histoire, leur place dans leur processus de création et les reconfigurations identitaires qui en découlent. Dans la large gamme des écritures de soi, l’autobiographie langagière (Allouache, Blondeau, Potolia, 2020) est un lieu privilégié d’expression et de réflexion.
Les « portraits de plurilingues » qui s’y dessinent, permettent d’engager un processus réflexif auprès d’étudiants de Master FLE, futurs enseignants de FLE, inscrits en cours de Didactique de la littérature (Molinié, 2006, 2015 ; Godard, 2015). Ils favorisent, dans le cadre d’ateliers d’écriture, la prise de conscience interculturelle et métalinguistique, et participent d’une didactique de la littérature renouvelée, fondée sur une appropriation sensible du texte.