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Journée d’étude
La « crise » migratoire en question

Jeudi 17 novembre 2022
9h30-15h
Présidence de l'université, 27 rue Marcoz à Chambéry

Amphithéâtre Decottignies (matin), salle 3 (après-midi)

Entrée libre
En présentiel uniquement

Organisée par le LLSETI de l’université Savoie Mont Blanc en partenariat avec le festival Migrant’Scène

Cette journée d’étude s’attachera à analyser en profondeur les multiples significations de la notion de « crise migratoire ». S’agit-il d’une crise en termes de chiffres, de sécurité, de souveraineté, d’identité, de valeurs, ou bien d’une crise humanitaire ou d’une crise de solidarité ? Ces multiples significations suggèrent que la notion de crise n’est pas totalement vide de sens, même si elle est complexe et floue. Cela nous amène à nous demander, suivant Edgar Morin, si le moment de crise, caractérisé par la contradiction et la rupture, aura une issue régressive ou progressive, selon quels critères. L’instrumentalisation de la crise migratoire par les partis de l’extrême droite – voire des politiques « centristes » – laisse présager une issue régressive caractérisée par l’autoritarisme.

Contact : emma.bell@univ-smv.fr

Programme : [ Fichier pdf cliquer ici ]


Il est devenu courant d’associer le phénomène migratoire à la notion de « crise ». La signification de la crise est considérée comme évidente alors qu’elle est loin de l’être. Comme Edgar Morin l’a fait remarquer il y a presque 50 ans, la notion « en se généralisant, s’est comme vidée de l’intérieur » . C’est un terme devenu « grossier et creux » . Ces journées d’étude s’attacheront à analyser en profondeur les multiples significations de la notion d’une « crise migratoire ». S’agit-il d’une crise en termes de chiffres, de sécurité, de souveraineté, d’identité, de valeurs, ou bien d’une crise humanitaire ou d’une crise de solidarité ? Ces multiples significations suggèrent que la notion de crise n’est pas totalement vide de sens, même si elle est complexe et floue. Cela nous amène à nous demander, suivant Morin, si le moment de crise, caractérisé par la contradiction et la rupture, aura une issue régressive ou progressive, selon quels critères. L’instrumentalisation de la crise migratoire par les partis de l’extrême droite – voire des politiques « centristes » – laisse présager une issue régressive caractérisée par l’autoritarisme.

Pourtant, notre compréhension de ce moment et de ses issues possibles dépend en partie de la signification qu’on donne au terme de crise : appréhendée comme une crise humanitaire et de l’humanitaire, il devient possible de situer la crise ailleurs que chez les migrants pour se focaliser sur les problèmes dans les pays tiers, sur les dispositifs d’accueil et d’intégration, sur les politiques de la migration en général… Penser la crise autrement nous permettrait de penser autrement son issue. Nous chercherons à comprendre le rôle que peuvent jouer les organisations humanitaires dans la déconstruction et la reconstruction de la crise migratoire. On pourra se poser, entre autres, les questions suivantes : ces organisations sont-elles vouées à travailler sur les marges, ou peuvent-elles influencer le débat sur la migration en témoignant de leurs expériences de terrain et en récoltant des données concrètes ? En tant qu’organisations qui font souvent le lien entre les migrants et les communautés qui les reçoivent, que peuvent-elles faire pour favoriser l’ouverture à la diversité et l’inclusion. Les limites et les obstacles auxquels les organisations humanitaires doivent faire face, le succès relatif de leur travail malgré leurs efforts, ainsi que le soutien faiblissant des institutions doivent-ils amener ces organisations à repenser certains de leurs modes d’action et d’organisation ? Le débat est déjà ouvert depuis quelques temps, mais il doit continuer…

Organisée en collaboration avec la manifestation Migrant’Scène (https://www.migrantscene.org/)